Le risque incendie

Groupe d'élus au Conseil Municipal d'Aspremont

A l’été 2017, il y a à peine plus de deux ans, le Linguador, au pied d’Aspremont, était en flammes. Qui, parmi nous, l’a oublié ? Certainement pas les habitants du Clodolio. Les pompiers les avaient prévenus : si le feu passe la crête, on évacue toutes les maisons. La prochaine fois, à qui le tour?

Il suffit de regarder notre environnement et les forêts qui nous entourent pour nous rendre compte des risques que courent nos habitations. 59 départs de feu ont été comptabilisés sur la commune entre 1975 et 2018. C’est plus d’un feu par an. Aspremont se situe très au dessus de la moyenne départementale pour les forêts brulées. Ici, le risque est une réalité qui aurait pu devenir une tragédie en 2017.

La zone rouge

L’Etat, par le biais de la Préfecture, prévoit des restrictions pour protéger les habitations. Les zones trop exposées aux flammes ne sont plus constructibles. C’est ce que l’on appelle la zone rouge. Les propriétés perdent de la valeur à la revente. Et les acheteurs doivent être informés de ce risque.

Ces zones sont définies dans le PPRIF, Plan de Prévention des Risques d’Incendies de Forêts. Il est établi par la Préfecture pour chaque commune sur la base de l’historique des feux, de la disponibilité de l’eau et de l’accessibilité pour les secours et pour l’évacuation des personnes. Pour Aspremont, le PPRIF en vigueur date de fin 2018. Il est temporaire (carte ci-dessous) et est appliqué par principe de précaution.  Ce document est annexé au Plan Local d’Urbanisme en tant que servitude d’utilité publique.

Mais derrière cette mesure administrative se cache un risque bien plus terrible encore : le feu.

Aspremont : en rouge les zones à risque fort à très fort. (Cliquez pour agrandir)

C’est bien simple, en dehors du village proprement dit et des abords de la route de Nice, toute la commune est exposée à un risque d’incendie « fort à très fort ». Cela représente 85% de sa surface. En de nombreux endroits, les pompiers ne pourront pas intervenir efficacement.

  • Moulin de Rolant et Cabannes Blétonnières
    La route n’est pas assez large, il n’y a pas de point de retournement, pas de points d’eau, et des lignes électriques trop basses
  • Nord de la Bégude et Sud du Trier
    Les accès sont mal positionnés, dans des zones à risques.
  • Templiers
    Le haut de la zone ne dispose pas de points d’eau normalisés.
  • Gena, Collet, Clodolio
    Dans ces zones très exposées aux risques, l’accès ne dispose pas de places de retournement
  • le Caire
    Un accès privé cloturé, trop escarpé et trop étroit empêchera les pompiers d’intervenir
  • Près du cimetière
    L’accès est trop étroit et la place de retournement trop exigüe
  • Au dessus de la RM719
    L’accès se situe dans le versant exposé et il n’y a pas de points d’eau

Le PPRIF finalisé ne changera pas la donne

Le PPRIF actuel ne pourra être modifié, au mieux, qu’à la marge avant son adoption définitive fin 2020. Dans les très rares cas où ce serait envisageable, parce-que des mesures simples le permettraient, nous ferons notre possible pour aider les propriétaires à faire passer leur terrain dans une zone plus favorable, par exemple de zone rouge à bleue (exposées à des risques plus limités et donc constructibles sous certaines conditions).

Et après ?

Mais le PPRIF approuvé, il sera difficilement révisable avant 5 à 10 ans, et seulement si les mesures mises en place sont de nature à faire évoluer favorablement les risques d’incendies. De ce fait, le document définitif comprendra un chapitre de travaux de prévention à mettre en place dans les endroits les plus sensibles. Pour protéger notre village des flammes, il faudra construire des équipements pour qu’en cas de feu, la lutte puisse s’organiser rapidement et efficacement : ajouter des bornes pour les pompiers, élargir et créer des voies d’accès et des points de retournement.

Pour notre part, en tant qu’élus, nous prendrons nos responsabilités et agirons pour assurer la sécurité, dans l’intérêt des aspremontois.